Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la veille, bien plus encore que la veille, j’étais de trop, — c’était clair comme le jour… — mais comment faire pour m’éloigner ?

Madame M*** eut cependant une inspiration ; elle ouvrit son livre, et, tout en rougissant et en évitant mon regard, me dit, comme si elle venait de remarquer sa bévue :

— Ah ! c’est le deuxième volume ! je me suis trompée… va donc me chercher le premier, s’il te plaît !

Il était impossible de ne pas comprendre ce qu’elle désirait. Mon rôle auprès d’elle était terminé, et elle ne pouvait me congédier d’une façon plus nette. Je partis son livre à la main, et ne revins pas.

Le premier volume resta tranquillement posé sur la table toute la matinée.

Je me sentais tout autre ; une crainte