Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/219

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dans leurs yeux écarquillés où l’on devinait leur anxiété ; eux aussi regardaient fixement cette porte qui devait donner passage à l’audacieux cavalier. Le cheval, lui-même, paraissait être du complot, avec son maître et les palefreniers : il gardait une attitude fière et orgueilleuse, et semblait comprendre qu’une centaine de regards curieux étaient dirigés sur lui ; on eût dit qu’il voulait faire parade de sa méchante réputation, comme un incorrigible mauvais sujet. Il paraissait défier celui qui serait assez présomptueux pour vouloir attenter à sa liberté.

Notre jeune homme qui avait cette audace parut enfin. Tout confus de s’être fait attendre, il mit ses gants à la hâte, et s’avança sans rien regarder au tour de lui ; arrivé au bas des marches du perron, il leva les yeux, étendit la main et saisit