Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/220

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la crinière du cheval écumant. Tout à coup il resta interdit à la vue de cette bête furieuse qui se cabrait et devant les clameurs éperdues de tous les assistants terrifiés. Le jeune homme recula et, tout perplexe, contempla l’animal indomptable qui tremblait comme la feuille et s’ébrouait de fureur ; ses yeux voilés de sang roulaient d’une manière farouche ; il s’affaissait sur ses jambes de derrière, battant l’air de celles de devant, cherchant à s’élancer et à s’échapper des mains des deux palefreniers. Le cavalier parut déconcerté ; puis il rougit légèrement, leva les yeux et regarda les dames épouvantées.

— Ce cheval est magnifique, murmura-t-il, et à en juger par l’apparence il doit être très-bon, mais…. mais… savez-vous ? Ce n’est pas moi qui serai son cavalier, ajouta-t-il en s’adressant directement