Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/227

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à mes oreilles, et, parmi toutes ces clameurs, je croyais distinguer le cri timide d’un cœur effarouché. Une âme orgueilleuse se sent bien plus touchée par un semblable cri que par toutes les idées de gloire et de victoires. Je ne sais vraiment pas si, dans ce moment, mon esprit était dominé par ces chimères, ou plutôt par le pressentiment de ce futur galimatias auquel je n’ai pu échapper plus tard à l’école, mais j’entendis sonner mon heure. Mon cœur bondit, frémissant… D’un saut, je gravis les marches du perron et me trouvai à côté de Tancrède ; comment ? c’est ce dont je ne puis me rendre compte aujourd’hui.

— Ah ! vous croyez que je manque de courage ! m’écriai-je plein de témérité et d’orgueil. Je me sentais transporté de colère, je suffoquais d’émotion, et des