Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/253

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de plus que ce dont je fus témoin et que je viens de raconter. Peut-être leur liaison n’était-elle pas ce qu’elle paraissait être au premier abord ? Peut-être leur baiser n’était-il qu’un baiser d’adieu, qu’une dernière et faible récompense en retour d’un sacrifice fait à la tranquillité et à l’honneur de la pauvre femme ? Peut-être N*** partait-il, s’éloignant pour toujours ? Enfin cette lettre que je tenais dans ma main, qui sait ce qu’elle pouvait contenir ? D’ailleurs, qui donc avait le droit de juger et de blâmer cette femme ? Cependant, j’avais le pressentiment que si l’on découvrait son secret, c’était comme un coup de foudre qui allait éclater dans son existence.

Je vois encore l’expression de son visage dans ce moment : il ne pouvait s’y peindre plus de souffrance. Évidemment