Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/254

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elle se disait que, dans un quart d’heure, dans une minute peut-être, tout allait être découvert, que l’enveloppe serait trouvée, ramassée et ouverte, comme toutes celles qui ne portent pas d’adresse… et alors qu’adviendrait-il ? Est-il un supplice plus affreux que celui qui la menaçait ? Elle allait voir se dresser devant elle comme juges tous ces gens dont le visage en ce moment souriant et flatteur deviendrait aussitôt sévère et implacable ! Elle n’y trouverait plus qu’ironie cruelle, mépris glacial ; sa vie se changerait en une nuit éternellement sombre et obscure…

Toutes ces impressions, je ne les ressentais pas alors aussi vivement qu’aujourd’hui en y songeant. Je ne pouvais avoir à ce moment que des soupçons et des pressentiments, mais je souffrais en