Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/265

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Mais j’avais surpris son coup d’œil et je continuai à feindre de dormir ; jamais je n’aurais pu la regarder en face dans ce moment ! Mon cœur palpitait et tressautait dans ma poitrine, comme celui d’un oiseau entre les doigts cruels d’un enfant.

Je ne sais plus combien de temps je restai couché, les yeux fermés : deux ou trois minutes peut-être.

Enfin je me décidai à les entr’ouvrir. Madame M*** dévorait fiévreusement sa lettre. Ses joues brûlantes, ses yeux brillants de larmes, son visage resplendissant, dont chaque trait reflétait maintenant le sentiment joyeux qui l’animait, tout témoignait clairement que son bonheur entier était enfermé dans cette lettre et que son angoisse s’était dissipée en un moment, comme la fumée. Une sensation d’une