Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/267

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même temps je sentis tomber sur elle de grosses larmes. Deux fois de suite elle baisa cette main.

— Nathalie ! Nathalie ! Où es-tu ? criait-on à quelques pas de nous.

— Je viens ! répondit-elle de sa belle voix pleine et harmonieuse, en ce moment voilée et tremblante de larmes ; mais elle le dit si bas que seul je pus entendre ce « Je viens ! »

Alors je me trahis : tout mon sang me monta du cœur au visage. Tout à coup un baiser rapide et ardent me brûla les lèvres. Je poussai un faible cri et j’ouvris les yeux, mais aussitôt un fichu de gaze me tomba sur le visage, comme pour me protéger des rayons de soleil.

Un instant après, elle avait disparu. J’entendis le bruit de ses pas qui s’éloignaient, et je restai seul.

Je saisis son fichu et je le couvris de