Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/81

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Elle vient près du lit et s’arrête devant moi. J’entendais tout. Bien que le silence fût absolu, j’entendais ce silence. À ce moment se produit une légère convulsion dans mon œil, et soudain, malgré moi, irrésistiblement, mes yeux s’ouvrirent… Elle me regarda fixement ; le canon était déjà près de ma tempe, nos regards se rencontrèrent….. ce ne fut qu’un éclair. Je me contraignis à refermer mes paupières et, rassemblant toutes les forces de ma volonté, je pris la résolution formelle de ne plus bouger, et de ne plus ouvrir les yeux, quoiqu’il arrivât.

Il peut se faire qu’un homme profondément endormi ouvre les yeux, qu’il soulève même un instant la tête et paraisse regarder dans la chambre, puis, un moment après, sans avoir repris : connaissance, il remet sa tête sur l’oreiller et