Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/164

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avec un air à la fois de reproche et d’indulgence.

— Oui, j’ai écouté ! Et pourquoi pas ? Quelque sot !… Au moins je sais maintenant ce que vous machinez contre moi, répond Mozgliakov, qui cherche du courage dans sa colère.

— Et vous avez pu, avec votre éducation, vos manières, vous décider à jouer ce rôle ! Oh ! mon Dieu !

Mozgliakov sursaute sur son siège.

— Maria Alexandrovna, je ne peux vous écouter davantage ! Souvenez-vous plutôt de ce que vous faites vous-même, malgré votre éducation et vos manières, et voyez si vous avez le droit d’accuser les autres !

— Encore une question, poursuit-elle sans répondre. Qui vous a donné l’idée d’écouter à la porte ? Qui donc m’espionne ici ? Voilà ce que je voudrais savoir !

— Pour cela, excusez-moi, je ne vous le dirai pas.

— C’est bien, je le saurai… Je dis donc,