Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/224

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elle fait toujours en de telles occasions. On remarque aussi Aphanassi Matveïtch. D’ordinaire on se moquait de lui pour blesser Maria Alexandrovna en la personne de son époux. Mais aujourd’hui on essaye de tirer les vers du nez du simple et franc Aphanassi Matveïtch. Maria Alexandrovna surveille avec inquiétude son mari mis en état de siège. Il répond à toutes les questions : Hum ! d’un air si malheureux et si peu naturel qu’il y a de quoi enrager.

— Maria Alexandrovna, Aphanassi Matveïtch ne veut point nous parler ! s’écrie une petite dame aux yeux vifs et d’un air intrépide qui ne craint personne et n’est jamais embarrassée. Ordonnez-lui donc d’être un peu plus galant avec les dames !

— Je ne sais vraiment pas ce qui lui est arrivé aujourd’hui, répond Maria Alexandrovna toute souriante et interrompant sa conversation avec Anna Nikolaïevna et Natalia Dmitrievna. Il est très peu expansif ; je n’ai pu moi-même tirer de lui un seul