Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/225

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mot. Pourquoi ne réponds-tu pas à Felissata Mikhaïlovna, Athanase ? Que lui avez-vous demandé, Felissata Mikhaïlovna ?

— Mais… mais… ma petite mère… mais toi-même… commence Aphanassi Matveïtch étonné et désorienté.

À ce moment, il se tient auprès de la cheminée allumée, un pouce dans le gousset de son gilet, dans une attitude pittoresque qu’il a trouvée tout seul, et sirote son thé. Les questions des dames l’embarrassent, il rougit comme une jeune fille. Mais, comme il commence sa justification, il rencontre un regard si irrité de son épouse furieuse qu’il en reste pétrifié de terreur. Ne sachant que faire et dans le désir de réparer son tort et de reconquérir l’estime de Maria Alexandrovna, il avale une gorgée de thé ; mais le thé est trop chaud, Aphanassi Matveïtch se brûle, laisse tomber la tasse à terre, s’étrangle, a une quinte de toux et s’esquive de la chambre, laissant la salonée stupéfaite. On a tout compris et