Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/128

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Cela me donna un coup au cœur.

— Non, je n’ai pas peur de me battre. Ferfitclikine ! Je suis prêt à me battre demain avec vous, après notre réconciliation. J’insiste même là-dessus, et vous ne pouvez pas me refuser. Je veux vous prouver que je n’ai pas peur du duel. Vous tirerez le premier et moi je tirerai en l’air.

— Il s’amuse ! remarqua Simonov.

— Il a perdu la tête ! répondit Troudolubov.

— Permettez-moi de passer, pourquoi barrez-vous le chemin !… Allons, que voulez-vous ? répondit Zverkov avec mépris. Tous étaient rouges ; leurs veux brillaient ; on avait bu beaucoup.

— Je vous demande votre amitié, Zverkov. je vous ai offensé, mais…

— Offensé ? Vous ! Moi ! Sachez, monsieur, que jamais et dans aucune circonstance vous ne pouvez m’offenser.

— Et maintenant assez, filez ! confirma Troudolubov. Partons.

— Olympe est pour moi. messieurs, c’est entendu ! cria Zverkov. Cela va sans dire ! Cela va sans dire ! lui répondit-on, en riant.

J étais bafoué. La bande sortait de la pièce bruyamment. Troudolubov entonna quelque stupide chanson. Simonov s’arrêta un court instant, pour donner des pourboires aux garçons. Je m approchai de lui soudain.