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DEUXIÈME PARTIE


LIVRE IV

LES AMOURS d’ALIOSCHA.

I

Alioscha s’éveilla avant l’aube. Le starets était sorti de son assoupissement. Bien qu’il se sentît très-faible, il voulut se lever et s’asseoir dans un fauteuil. Il était en pleine possession de ses facultés ; son visage rayonnait de joie intérieure ; son regard était extrêmement affable.

— Peut-être ne verrai-je pas la fin de ce jour, dit-il à Alioscha.

Les moines se réunirent dans la cellule du starets.

Le jour commençait.

Le starets parlait beaucoup : il semblait vouloir dire, à cette heure suprême, tout ce qu’il n’avait pu dire durant sa vie, moins pour donner des enseignements que pour partager avec ceux qu’il aimait l’étrange joie de ses derniers instants. Mais il fut bientôt fatigué. Il ferma les yeux, puis les rouvrit, et appela Alioscha.

Il n’y avait plus dans la cellule que le Père Païssi, le