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162 LES FRERES KARAMAZOV.

Père archiprètre lossif et le novice Porfiry. Le starets re- garda fixement Aliosclia et lui demanda tout à coup :

— Est-ce que les tiens t'attendent, mon fils? Aliosclia parut embarrassé.

— On a peut-être besoin de toi ? Tu as dû promettre à quelqu'un d'aller le voir aujourd'hui?

— En elTet... A mon père... à mes frères... àd'autres encore.

— Tu voisl Vas-y tout de suite et ne te chagrine pas. Je ne mourrai point avant d'avoir prononcé devant toi les dernières paroles qu'entendront de moi les vivants. C'est à toi que je les léguerai, mon fils, à toi, mon cher fils, car je sais que tu m'aimes. Et maintenant va rejoindre ceux qui t'attendent.

Alioscha se soumit, quoiqu'il lui fût très-pénible de quitter son auguste ami en un tel moment. Mais la pro- messe du starets de lui léguer comme un testament ses dernières paroles emplissait d'enthousiasme l'âme du novice. Il se hâta, pour en finir au plus tôt avec ses affaires dans la ville et revenir au monastère.

��II

��Aliosclia se dirigea d'abord vers la maison de son père. Chemin faisant, il se rappela que Fédor Pavlovitch lui avait recommandé d'entrer à l'insu d'Ivan. « Pourquoi? se demandait Alioscha. S'il veut me dire quelcjuc chose en secret, pourquoi s'en cacher? Il est probable que rémotion l'aura empêché de s'expliquer hier. »

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