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jim harrison, boxeur

qu’il aurait goûté de Londres. Je l’ai laissé là-bas, avec une besogne suffisante pour le tenir occupé jusqu’à mon retour près de lui.

Un homme de haute taille, de proportions superbes et très élégamment vêtu, s’avançait vers nous.

Il nous regarda fixement, tout surpris, et tendit la main à mon interlocuteur.

— Eh quoi ? Jack Harrison ? Une vraie résurrection. D’où venez-vous ?

— Enchanté de vous voir, Jackson, dit mon ami. Vous avez l’air aussi jeune et aussi solide que jamais.

— Mais oui, merci, j’ai déposé la ceinture le jour où je n’ai plus trouvé personne avec qui je puisse lutter, et je me suis mis à donner des leçons.

— Et moi j’exerce le métier de forgeron, par là-bas, dans le Sussex.

— Je me suis souvent demandé pourquoi vous n’avez pas guigné ma ceinture. Je vous le dis franchement, d’homme à homme, je suis très content que vous ne l’ayez pas fait.

— Eh bien ! C’est très beau de votre part de parler ainsi, Jackson. Je l’aurais peut-être essayé, mais la bonne femme s’y est opposée. Elle a été une excellente épouse pour moi, et je n’ai pas un mot à dire contre elle. Mais je me sens quelque peu isolé, car tous ces jeunes gens ont paru depuis mon temps.

— Vous pourriez en battre quelques-uns encore, dit Jackson en palpant les biceps de mon ami. Jamais on ne vit meilleure étoile dans un ring de vingt-quatre pieds. Ce serait une vraie fête que de vous voir aux prises avec certains de ces jeunes. Voulez-vous que je vous engage contre eux ?

Les yeux d’Harrison étincelèrent à cette idée, mais il secoua la tête.