Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
286
jim harrison, boxeur

— Il était contraint, Sir Charles.

— Vous l’avez vu, alors ?

— Non, patron, je ne l’ai pas vu.

— Vous savez où il est ?

— Ah ! il ne m’est pas permis de parler dans un sens ou dans l’autre. Tout ce que je puis vous dire, c’est qu’il ne lui a pas été possible d’agir autrement. Mais voici le policier qui revient sur nous.

Ce personnage de mauvais augure revint au galop près de notre voiture, mais cette fois avec une mission plus aimable.

— Mon ressort s’arrête à ce fossé, monsieur, dit-il. Je me figure que vous aurez peine à trouver un endroit plus avantageux pour une partie de boxe que ce champ en pente douce qui se trouve de l’autre côté. Là je suis absolument certain que personne ne viendra vous déranger.

Le désir manifeste, qu’il avait de voir la lutte s’engager, contrastait si fort avec le zèle qu’il avait mis à nous chasser de son comté, que mon oncle ne put s’empêcher de lui en faire l’observation.

— Le rôle d’un magistrat n’est point de fermer les yeux sur une violation de la loi, répondit-il, mais si mon collègue du Hampshire n’éprouve point de scrupules à permettre cela dans son ressort, je ne serais pas fâché de voir la lutte.

Et donnant de l’éperon à son cheval, il alla se placer sur un tertre voisin, d’où il espérait bien voir ce qui se passerait.

Alors, j’eus sous les yeux tous ces détails d’étiquette, ces curiosités d’usages qui se sont perpétués jusqu’à nos jours ; ils sont encore si récents que nous ne sommes pas parvenus à nous persuader qu’un jour ils seront recueillis par quelque historien de la société