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jim harrison, boxeur

mais, malgré la froideur avec laquelle le forgeron accueillit son châtiment, les gens de l’Ouest manifestèrent un enthousiasme immense.

— Nous le tenons, il est battu, il est battu ! criaient les deux seconds juifs. Cent contre un sur Gloucester !

— Battu ? Croyez-vous ? dit Belcher. Vous ferez bien de louer ce champ avant que vous veniez à le battre, car il peut tenir un mois contre ces coups de chasse-mouches.

Tout en parlant, il agitait une serviette devant la figure d’Harrison pendant que Baldwin la lui essuyait avec l’éponge.

— Comment cela va-t-il, Harrison ? demanda mon oncle.

— Joyeux comme un cabri, Monsieur. C’est aussi beau que le jour.

Cette réponse pleine d’entrain avait un tel accent de gaieté que les nuages disparurent du front de mon oncle.

— Vous devriez recommander à votre homme plus d’initiative, Tregellis, dit Sir John Lade. Il ne gagnera jamais, il n’attaque pas.

— Il en sait plus que vous ou moi sur le jeu, Lade. Je préfère le laisser agir à son gré.

— La cote est maintenant contre lui à trois contre un, dit un gentleman que sa moustache grise désignait comme un officier de la dernière guerre.

— C’est très vrai, général Fitzpatrick, mais vous remarquerez que ce sont les jeunes gens qui donnent une cote élevée et que ce sont les vieux qui l’acceptent. Je m’en tiens à mon opinion.

Les deux hommes furent bientôt aux prises avec entrain ; dès qu’on jeta le cri de : Allez !

Le forgeron avait le côté gauche de la tête un peu