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jim harrison, boxeur

bossue, mais il avait toujours son sourire bonhomme et pourtant menaçant.

Quant à Wilson il paraissait absolument tel qu’il était au début, mais deux fois, je le vis se mordre les lèvres comme pour réprimer un soudain spasme de douleur, et les ecchymoses qu’il avait sur les côtes passaient du rouge vif au pourpre foncé.

Il tenait sa garde un peu plus bas pour défendre ce point vulnérable et voltigeait autour de son adversaire avec une agilité propre à prouver que sa respiration n’avait pas souffert des coups portés à la poitrine.

De son côté, le forgeron persévérait dans la tactique défensive par où il avait commencé.

On nous avait rapporté de l’Ouest bien des choses sur la finesse du jeu de Wilson, sur la rapidité de ses coups, mais la réalité était au-dessus de ce que nous savions de lui.

Dans ce round et les deux suivants, il fit preuve d’une agilité et d’une justesse qui n’avaient jamais été surpassées même par Mendoza au temps de sa pleine force.

Il se portait en avant, en arrière, avec la rapidité de l’éclair.

Ses coups s’entendaient et se sentaient avant qu’on les vît.

Mais Harrison les recevait tous avec le même sourire obstiné, ripostait de temps à autre par un coup vigoureux en plein corps, car avec sa haute taille et son attitude, son adversaire s’arrangeait pour tenir sa figure hors d’atteinte.

À la fin du cinquième round les paris étaient à quatre contre un et les gens de l’Ouest exultaient bruyamment.

— Qu’en dites-vous maintenant ? s’écria l’homme de l’Ouest qui était derrière moi.