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jim harrison, boxeur

Il était tellement excité qu’il ne pouvait plus que répéter :

— Qu’en dites-vous maintenant ?

Lorsque dans le sixième round le forgeron reçut deux coups sans arriver à riposter par un coup qui comptât, que, par-dessus le marché, il fit une chute, mon homme ne put que jeter des sons inarticulés et des cris de joie, tant il était enthousiasmé.

Sir Lothian Hume souriait et balançait la tête, pendant que mon oncle restait froid, impassible, et pourtant je savais qu’il souffrait autant que moi.

— Cela ne marche pas, Tregellis, dit le général Fitzpatrick. Mon argent est sur le vieux, mais le jeune est meilleur boxeur.

— Mon homme est un peu passé, répondit mon oncle, mais il finira par avoir le dessus.

Je vis que Belcher et Baldwin avaient l’air grave et je compris qu’un changement de quelque sorte devenait nécessaire pour couper court à cette vieille histoire des jeunes et des anciens.

Toutefois, le septième round fit apparaître la réserve de force qu’il y avait chez le vieux et brave boxeur et s’allonger les figures de ces faiseurs de paris qui s’étaient figuré qu’en somme la lutte était terminée et que quelques rounds suffiraient pour donner au forgeron le coup de grâce.

Lorsque les deux hommes étaient face à face, il était évident que Wilson avait pris le parti d’agir par la ruse, qu’il entendait forcer l’autre au combat et se maintenir sur l’offensive qu’il avait prise.

Mais il y avait toujours dans les yeux du vétéran cette lueur grise et toujours sur sa rude figure ce même sourire.

Il avait aussi pris une sorte de coquetterie dans les