Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/103

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es et ardentes improvisations, des textes farouches, substantiels, du répertoire belliqueux de la Bible qui chauffaient le sang aux hommes comme l'eût fait une liqueur forte.

De temps à autre, une clameur sauvage montait de la foule.

On eût dit le long hurlement d'un mâtin, plein d'ardeur, qui tire sur sa laisse et ne demande qu'à sauter à la gorge de l'ennemi.

Notre régiment avait été dispensé de service, maintenant qu'il était clair que Feversham ne voulait pas marcher en avant et il s'occupait de dépêcher les vivres qu'avait rapportés notre expédition nocturne.

C'était un dimanche, une belle et chaude journée, avec un ciel clair, sans nuages, où soufflait une douce brise chargée des parfums de la campagne.

Pendant tout le jour, les cloches des villages environnants sonnèrent l'alarme, répandant par la campagne ensoleillée leur carillon musical.

Les fenêtres supérieures et les toits de tuiles rouges des maisons étaient encombrés de femmes et d'enfants aux figures pâles, qui fouillaient du regard la direction de l'est, où des éclaboussures rouges sur la teinte brune de la lande indiquaient la position de nos ennemis.

À quatre heures, Monmouth réunit un dernier conseil de guerre sur la tour carrée, qui sert de base au clocher de l'église paroissiale de