Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/104

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Bridgewater et d'où l'on voyait fort bien tout le pays environnant.

Depuis mon voyage auprès de Beaufort, j'avais toujours eu l'honneur de recevoir l'ordre d'y assister, en dépit de l'humble rang que j'occupais dans l'armée.

Il y avait là une trentaine de conseillers en tout, autant qu'il pouvait en tenir en cet endroit, soldats et courtisans, Cavaliers et Puritains, tous unis maintenant par le lien d'un commun danger.

À vrai dire, l'approche d'un dénouement dans leur fortune avait fait disparaître en grande partie les différences de manières qui avaient contribué à les séparer.

Le sectaire avait perdu un peu de son austérité, et il se montrait échauffé, plein d'ardeur à la perspective d'une bataille, en même temps que l'homme à la mode, si étourdi, était contraint à une gravité inaccoutumée en considérant le danger de sa position.

Leurs vieilles querelles furent oubliées lorsqu'ils se groupèrent près du parapet et contemplèrent d'un air renfrogné les épaisses colonnes de fumée qui montaient à l'horizon.

Le Roi Monmouth se tenait au milieu de ses chefs, pâle et hagard, la chevelure en désordre, de l'air d'un homme à qui le désarroi de son esprit a fait oublier le soin de sa personne.

Il tenait une lunette double en ivoire, et quand