Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/119

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Deux petites jambes potelées se laissaient entrevoir, sous la blouse, avec des chaussettes et des souliers de cuir, et elle se tenait fièrement campée, un pied en avant, en personne décidée à défendre son poste.

Sa mignonne tête était rejetée en arrière, et ses grands yeux bleus exprimaient le plus vif étonnement mêlé à la bravade.

À notre entrée, la petite sorcière agita de notre côté son mouchoir et nous fit: «Pfoutt!», comme si nous étions tous les deux de ces volailles importunes qu'elle avait l'habitude de chasser de la maison.

Ruben et moi, nous nous arrêtâmes sur le seuil, hésitants, décontenancés, comme deux grands flandrins d'écoliers, contemplant cette petite reine des fées dont nous avions envahi les royaumes, et nous demandant s'il nous fallait battre en retraite ou apaiser sa colère par de douces et caressantes paroles.

-Allez-vous-en, cria-t-elle sans cesser d'agiter les mains et de secouer son mouchoir. Grand-mère m'a dit de dire à tous ceux qui viendraient de s'en aller.

-Et s'ils ne veulent pas s'en aller, demanda Ruben, que deviez-vous faire alors, petite ménagère?

-Je devais les mettre à la porte, répondit-elle s'avançant hardiment contre nous et multipliant les coups de mouchoir. Vous, m