Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/140

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à la dernière parcelle de poussière. Cette mouche au-dessus du sourcil n'est-elle pas heureusement placée? Non, vous n'êtes pas même capable d'exprimer une opinion. Je préférerais demander l'avis de l'ami Marot, le chevalier du pistolet. Remplissez votre verre.

-Votre compagnie vous attend près de l'église, répondis-je. Je l'ai aperçue sur mon passage.

-Quel air avait-elle? demanda-t-il. Les hommes étaient-ils poudrés, propres?

-Ah! pour cela, je n'ai pas eu le temps de le remarquer. J'ai vu qu'ils coupaient leurs mèches et préparaient leurs amorces.

-J'aimerais mieux qu'ils eussent des fusils à pierre, répondit-il en s'aspergeant d'eau de senteur. Les fusils à mèche sont lents à charger et encombrants. Avez-vous assez de vin?

-Je n'en prendrai pas davantage, dis-je.

-Alors peut-être le Major se chargera de le finir, il ne m'arrive pas souvent de demander qu'on m'aide à boire une bouteille, mais je veux avoir toute ma tête à moi cette nuit. Descendons et allons voir nos hommes.

Il était dix heures quand nous fûmes dans la rue.

Le bourdonnement des prêcheurs et les cris du peuple s'étaient éteints, car les régiments s'étaient formés et se tenaient silencieux,