Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/141

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résolus.

La faible lueur des lampes et des fenêtres se jouait sur leurs rangs noirs et serrés.

Une lune froide et claire brillait sur nous entre des nuages laineux, qui de temps à autre passaient sur elle.

Bien loin vers le nord, de tremblants rayons de lumière papillotaient au ciel, allaient et venaient comme de longs doigts fiévreux.

C'était une aurore boréale, un spectacle qui se voit rarement dans les comtés du Sud.

Il n'est donc guère étonnant qu'en un moment pareil les fanatiques le fissent remarquer en l'interprétant comme un signe venu de l'autre monde, en le comparant à la colonne de feu qui guidait Israël à travers les périls du désert. Les trottoirs et les fenêtres étaient encombrés de femmes et d'enfants qui jetaient des exclamations aiguës de crainte ou d'étonnement, selon que l'étrange lueur croissait ou s'effaçait.

-C'est pour dix heures et demie sonnant à l'horloge de Saint-Marc, dit Saxon, pendant que nous rejoignions à cheval le régiment. N'avons-nous rien à donner aux hommes?

-Il y a un tonneau de cidre de Zoyland dans la cour de cette hôtellerie, dit Sir Gervas. Ohé! Dawson. Prenez-moi ces agrafes de manche en or et donnez-les en échange à monsieur l'hôtelier. Je veux être pendu, s'ils vont au combat avec de l'eau claire dans le corps.

-Ils en sentiront le besoin avant que le matin