Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/158

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se relevant. J'aime autant combattre à pied, comme mes braves mousquetaires.

À ces mots les hommes lancèrent une sonore acclamation et de part et d'autre la fusillade redoubla d'activité.

Ce fut un sujet d'admiration pour moi, et aussi pour bien d'autres, que la vue de ces braves paysans qui, la bouche pleine de balles, chargeaient, amorçaient, faisaient feu avec autant de sang-froid que s'ils n'avaient fait autre chose de leur vie, et tenaient tête à un régiment de vétérans qui avaient donné sur d'autres champs de bataille la preuve qu'il n'était inférieur à aucun des régiments anglais.

La lueur grise de l'aube se glissait sur la lande, et la lutte était encore indécise.

Le brouillard était suspendu au-dessus de nous en lambeaux effilochés, et la fumée de nos mousquets s'en allait en nuage brun, à travers lequel les longues lignes d'habits rouges se dessinaient de l'autre côté du Rhin pareilles à un bataillon de géants.

J'avais les yeux cuisants, les lèvres desséchées par la saveur de la poudre.

De tous côtés, mes hommes tombaient plus nombreux, car le surplus de lumière avait rendu le tir des soldats plus précis.

Notre bon chapelain interrompit son psaume au beau milieu pour lancer à tue-tête une phrase de louanges et d'action de grâces, et ce f