Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/161

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prouvait que nos régiments de recrues faisaient tous bravement leur part de la tâche.

À la gauche, l'artillerie avait cessé son feu.

Les canonniers hollandais avaient laissé les insulaires arranger leurs affaires entre eux.

Ils s'enfuirent jusqu'à Bridgewater, abandonnant leurs pièces à la cavalerie royale.

Tel était l'aspect de la bataille quand un cri se fit entendre:

-Le Roi, le Roi!

Et Monmouth passa à cheval dans nos rangs, la tête nue, les yeux hagards, accompagné de Buyse, de Wade et d'une demi-douzaine d'autres.

Ils s'arrêtèrent à une longueur de pique de moi, et Saxon, jouant de l'éperon pour les rejoindre, leva son épée pour saluer.

Je ne pus m'empêcher de remarquer le contraste que faisait la mine calme et grave du vétéran, réfléchi en même temps que plein de vivacité, avec l'air à moitié égaré de l'homme que nous étions contraints de considérer comme notre chef.

-Qu'en pensez-vous, Colonel Saxon? cria-t-il d'une voix éperdue. Comment marche la bataille? Tout va-t-il bien de votre côté? Quelle erreur, hélas! quelle erreur I Allons-nous battre en retraite? Qu'en dites-vous?

-Nous tenons ferme ici, Majesté, répondit Saxon. M'est avis que si nous avions quelque chose dans le genre des palissades, des chevaux de