Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/162

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frise, à l'espagnole, nous pourrions tenir tête même à la cavalerie.

-Oh! la cavalerie! s'écria l'infortuné Monmouth. Si nous nous tirons d'ici, Lord Grey aura des comptes à rendre. Elle s'est sauvée comme un troupeau de mouton. Quel chef pourrait tirer un parti quelconque de pareilles troupes? Ah! malheur! malheur! Ne marcherons-nous pas en avant?

-Il n'y a aucune raison pour avancer, Majesté, maintenant que la surprise a échoué, dit Saxon. J'ai envoyé chercher des charrettes pour faire un pont sur la tranchée, conformément au plan qui est recommandé dans le traité _De Vallis et fossis_, mais elles sont inutiles pour le moment. Nous ne pouvons que combattre dans la position où nous sommes.

-Jeter des troupes de l'autre côté, ce serait les sacrifier, dit Wade. Nous avons fait de grosses pertes, mais d'après le coup d'oeil que présente le bord opposé, je trouve que vous avez arrangé proprement les habits rouges.

-Tenez ferme, au nom de Dieu, tenez ferme! cria Monmouth, d'un ton d'affolement. La cavalerie a fui, l'artillerie aussi. Oh! que faire avec de pareilles gens? Que dois-je faire, hélas! hélas!

Il éperonna son cheval et partit au galop le long de la ligne continuant à se tordre les mains et à pousser ses lugubres lament