Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/19

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pour me dire que ce n'était pas la saison de pareilles sottises, ajoutant que j'aurais à attendre que le Roi Monmouth fut sur le trône et qu'alors je pourrais lui faire ma demande. Je vous réponds qu'il ne traitait pas ces choses-là de sottises, il y a cinquante ans, quand il faisait lui-même sa cour.

-Du moins il ne vous a pas refusé, dis-je. Cela vaut autant qu'une promesse, de vous dire que si l'entreprise réussit, vous réussirez aussi.

-Sur ma foi, s'écria Ruben, si un homme pouvait amener ce résultat, rien qu'avec sa lame, il n'y en a point qui s'y intéresse aussi vivement que moi. Non! Pas même Monmouth en personne. Depuis longtemps l'apprenti Derrick a levé les yeux jusqu'à la petite-fille de son maître et le vieux était prêt à faire de lui son fils, tant il était enchanté de le voir si pieux et si zélé. Mais j'ai appris indirectement que ce n'est qu'un débauché, un homme aux plaisirs bas, bien qu'il cache ses frasques sous des dehors pieux. J'ai pensé, tout comme vous, qu'il était à la tête des tapageurs qui ont tenté d'enlever Mistress Ruth, et pourtant sur ma foi! je n'ai guère sujet de les blâmer sévèrement puisqu'ils m'ont rendu le plus grand service que jamais des gens aient rendu. En attendant, avant notre départ de Wells, il y a deux nuits, j'ai saisi l'occasion de dire quelques mots à ce sujet à Maître Derric