Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/20

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k et de l'avertir de ne comploter aucune trahison contre elle, s'il tenait à sa vie.

-Et comment a-t-il accueilli cette bienveillante sommation?

-Comme un rat accueille un piège à rat. Il a grogné quelques mots de haine dévote et s'est esquivé.

-Sur ma vie, mon garçon, dis-je, vous avez eu autant d'aventures de votre côté que moi du mien. Mais nous voici au sommet de la hauteur, avec une perspective aussi étendue qu'on peut le souhaiter.

Juste au-dessous de nous courrait l'Avon, traversant en longues courbes un pays boisé et renvoyant les rayons du soleil tantôt sur un point, tantôt sur un autre.

On eût dit une rangée de soleils minuscules sur une corde d'argent.

De l'autre côté, le pays paisible, aux teintes variées, montait et descendait en ondulations, qui présentaient à la vue champs de blés et vergers, et s'étendait au loin pour finir en une lisière de forêts, sur les collines lointaines de Malvern.

À notre droite étaient les hauteurs verdoyantes des environs de Bath, à notre gauche les crêtes déchiquetées des Mendips, Bristol, la reine du pays, tapie derrière ses fortifications, et plus en arrière, les eaux grises du Canal, avec des voiles blanches comme la neige.