Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/250

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a qu'il prenait l'affaire en main, selon son habitude:

-J'espère que nous nous tirerons heureusement de ceci, dit-il brusquement, j'espère qu'un jugement ne tombera pas sur cet édifice. A-t-on jamais vu tant de scélératesse entassée dans une seule salle d'audience? Vit-on jamais pareille collection de faces criminelles? Ah! coquins, je vois une corde toute prête pour chacun, de vous. N'as-tu point peur du jugement? N'as-tu point peur du feu d'enfer? Vous, le barbon, dans le coin, comment se fait-il que vous n'ayez pas eu en vous assez de la grâce de Dieu pour vous empêcher de prendre les armes contre votre très gracieux et très affectueux souverain.

-J'ai suivi les conseils de ma conscience, mylord, dit le vénérable drapier de Wellington, auquel il s'adressait.

-Ha! votre conscience! hurla Jeffreys. Un prédicant qui a une conscience! Où était-elle votre conscience, il y a deux mois, scélérats, coquin? Votre conscience ne vous servira guère, monsieur, quand vous danserez en l'air avec la corde au cou. A-t-on jamais vu pareille scélératesse? A-t-on jamais entendu pareille effronterie? Et vous, grand pendard de rebelle, n'aurez-vous pas assez de grâce pour tenir les yeux baissés? Faut-il que vous osiez regarder la justice en face, comme si vous étiez un honnête homme! Est-ce que vous n'avez pas peur, monsieur? Ne voyez-vous pas la mort qui vous attend?