Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/255

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iers, les voisins de ces pauvres gens, qu'ils connaissaient bien, et qui peuvent parler de ce qu'ils ont fait.

-Des cultivateurs, des fermiers, cria le juge à tue-tête, mais alors ils appartiennent à la même classe que ces hommes-là. Voudriez-vous que nous acceptions le serment de ces gens-là, qui sont eux-mêmes des Whigs, des Presbytériens, des prêcheurs, des camarades de taverne de ceux que nous sommes en train de juger? Je parie qu'ils ont concerté cela à loisir tout en buvant leur bière. À loisir, à loisir, les coquins.

-Ne voulez-vous pas entendre les témoins, Votre Seigneurie? s'écria notre avocat, rappelé à un faible sentiment d'énergie par cet outrage.

-Pas un mot d'eux, monsieur, dit Jeffreys. Je me demande si mon devoir envers le Roi, mon bon maître,-écrivez «bon maître» greffier,-ne m'autorise pas à faire asseoir tous vos témoins sur la sellette comme complices et fauteurs de trahison.

-S'il plaît à Votre Seigneurie, cria un des prisonniers, j'ai pour témoins M. Johnson, du Bas Stowey, qui est un bon Tory, et aussi M. Shepperton le clergyman.

-Il n'en est que plus honteux pour eux de se montrer dans une cause pareille, riposta Jeffreys. Que devons-nous dire, gentlemen du jury, en voyant la noblesse de campagne et le clergé de l'Église Établie soutenir de cette manière la