Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/254

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-Ces hommes, Mylord, dit le défenseur, qui tremblait au point que le parchemin se froissait avec bruit sous sa main, ces onze hommes, mylord...

-Onze diables, mylord, interrompit Jeffreys.

-Ce sont des paysans innocents, mylord, et qui aiment Dieu et le Roi. Ils ne se sont mêlés en aucune façon dans cette récente affaire. Ils ont été traînés hors de leur maison, mylord, non point parce qu'on les soupçonnait, mais parce qu'ils étaient hors d'état de satisfaire la rapacité de certains simples soldats qui, déçus dans leur espoir de butin...

-Oh! honte! honte! cria Jeffreys d'une voix tonnante, trois fois honte! Maître Helstrop, ne vous suffit-il pas de soutenir des rebelles, et faut-il encore que vous sortiez de votre sujet pour calomnier les troupes du Roi? Où en vient le monde? En un mot, qu'allèguent ces coquins pour leur défense?

-Un alibi, Votre Seigneurerie!

-Ha! L'argument connu de tous les gredins. Ont-ils des témoins?

-Nous avons ici une liste de quarante témoins, Votre Seigneurerie. Ils attendent en bas. Beaucoup d'entre eux ont fait un long trajet, se sont exposés à bien de la peine, à des ennuis.

-Que sont-ils? Qui sont-ils? cria Jeffreys.

-Ce sont des gens de la campagne, Votre Seigneurerie, des cultivateurs, des ferm