Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/268

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emmes de mon pays, des dames titrées même, se tordre les mains, se lamenter parce qu'il leur avait été impossible d'obtenir quelqu'un de ces pauvres gens du comté de Somerset pour le vendre comme esclave.

Et en fait, il fut fort difficile de leur faire comprendre que leurs sollicitations auprès du Gouvernement ne leur donnaient aucunement le droit de s'emparer du premier citadin ou paysan qui leur tomberait sous la main et de l'expédier aux Plantations sans autre forme de procès.

Ainsi donc, mes chers petits enfants, je vous ai ramenés avec moi dans le passé pendant toutes les soirées de ce long et ennuyeux hiver, je vous ai fait assister à des scènes dont tous les acteurs sont sous terre, à part peut-être un ou deux barbons comme moi, pour garder quelque souvenir d'eux.

J'ai appris que vous, Joseph, vous avez mis par écrit, chaque matin, ce que je vous avais raconté la veille.

Vous avez fort bien fait d'agir ainsi, car vos enfants et les enfants de vos enfants pourront y prendre de l'intérêt et même éprouver quelque fierté, en apprenant que leurs ancêtres ont joué un rôle dans de telles scènes.

Mais voici que le printemps arrive, que la verdure se dépouille de sa neige, en sorte que vous avez mieux à faire que de rester assis à écouter les histoires d'un vieillard