Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/28

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ngues-vues.

Monmouth lui-même avait mis pied à terre et était adossé au tronc d'un arbre, les bras croisés sur sa poitrine, et le plus profond désespoir était peint sur sa figure.

Derrière l'arbre, un laquais allait et venait, promenant son cheval noir à la robe lustrée, qui faisait des gambades, agitait sa magnifique crinière, comme un vrai roi de la race chevaline.

-Vous le voyez, mes amis, dit Monmouth, promenant tour à tour sur les chefs ses yeux éteints, il semblerait que la Providence soit contre nous. Nous avons sans cesse aux talons quelque nouvelle mésaventure.

-Ce n'est pas la Providence, Sire. C'est notre propre négligence, s'écria hardiment Saxon. Si nous avions marchés sur Bristol hier soir, nous serions à l'heure actuelle du bon côté des remparts.

-Mais nous ne nous doutions pas que l'infanterie ennemie était si proche, s'écria Wade.

-Je vous ai dit ce qui en résulterait et le colonel Buyse l'a dit également, ainsi que le digne Maire de Taunton, répondit Saxon. Mais je n'ai rien à gagner en pleurant sur une cruche cassée. Nous devons même faire de notre mieux pour la raccommoder.

-Avançons sur Bristol et mettons notre confiance dans le Très-Haut, dit Ferguson. Si c'est sa puissante volonté que nous la prenions,