Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/283

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ne sait d'où pour vous échapper, pour vous effrayer, comme un poulain étourdi, à moitié dompté. Et pourtant je crois pouvoir venir à bout, avec un peu de persuasion, de ces étranges scrupules qui vous prennent.

-Quant aux prisonniers, Capitaine Clarke, dit le marin, je me conduirai envers eux comme un père, sur ma parole, je le ferai, foi d'honnête marin. S'il vous convenait de prélever une bagatelle d'une vingtaine de pièces pour leur assurer le confortable, je veillerais à ce qu'ils aient une nourriture telle que beaucoup d'entre eux n'en ont jamais eu la pareille à leur propre table. Et en outre ils viendront sur le pont, pendant les quarts, et prendront l'air frais une heure ou deux par jour. Je ne puis rien proposer de plus équitable.

-J'ai un ou deux mots à vous dire sur le pont, fit Saxon.

Il sortit de la cabine, et je le suivis jusqu'au bout de la poupe, où nous restâmes debout adossés aux bastingages.

Les lumières s'étaient éteintes l'une après l'autre dans la ville, en sorte que l'océan noir battait contre le rivage plus noir encore.

-Vous n'avez pas à vous tourmenter au sujet de l'avenir des prisonniers, dit-il en me parlant tout bas. Ils ne partiront pas pour les Barbades, et ce capitaine, à l'âme aussi dure qu'un caillou n'aura pas à les vendre, malgré toute la