Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/284

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certitude qu'il en a. S'il peut se tirer d'affaire en sauvant sa peau, il aura plus de chance que je ne crois. Il a sur son bord un homme qui ne ferait pas plus de façon que moi pour lui donner une poussée par-dessus bord.

-Que voulez-vous dire, Saxon? m'écriai-je.

-Avez-vous jamais entendu parler d'un certain Hector Marot?

-Hector Marot? Oui, certes, je le connais fort bien. C'était un détrousseur de grand chemin sans doute, mais avec cela un gaillard d'une énergie terrible, et un bon coeur sous l'habit d'un voleur.

-Lui-même. C'est, comme vous le dites, un homme énergique, et un sabreur résolu, bien que, d'après ce que j'ai vu de son jeu, il soit faible dans les coups de pointe, et qu'il ait une préférence exagérée pour les coups de taille et n'attache pas assez d'importance à la pointe. En quoi il ne fait pas assez grand cas de l'opinion et de l'enseignement des escrimeurs les plus remarquables de l'Europe. Bah! Bah! les gens diffèrent d'avis sur ce point comme sur bien d'autres.

Pourtant il me semble que j'aimerais mieux être emporté du terrain de combat, après m'être servi de mon arme _secundum artem_ que de le quitter sans une égratignure après avoir enfreint les lois de l'escrime. Quarto, tierce, seconde, voilà ce que je dis, et au diable vos estramaçons et vos passades.