Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/292

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le câble qui nous retenait fut retiré, la voile hissée, et la barque fila à travers la baie.

Elle allait de l'avant par une obscurité de plus en plus épaisse, obscurité aussi noire, aussi impénétrable que l'avenir vers lequel marchait la barque de ma vie.

Bientôt la force du soulèvement et de la retombée nous apprit que nous avions franchi l'entrée du port et que nous étions en plein canal.

À terre, des lumières clignotantes, apparaissant à de longs intervalles, marquaient la ligne de la côte.

Comme je me retournais pour regarder en arrière, un nuage, en se mouvant lentement, découvrit la lune, et je vis le dessin bien net des agrès du brick sur le disque d'un blanc froid.

Près de la voilure, était debout le vétéran, qui d'une main se tenait à un cordage, et agitait l'autre, en signe d'adieu et d'encouragement.

Un autre gros nuage masqua la lumière, et cette maigre et nerveuse figure, ce long bras tendu furent le dernier objet que je vis, avant une longue et triste période, du cher pays où j'étais né et avais été élevé.