Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/49

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et pour ma part je dois reconnaître que je commençais à avoir des craintes sur le dénouement de notre querelle, quand les pas lourds d'une troupe disciplinée résonnèrent dans la cathédrale.

C'étaient les mousquetaires du baronnet qui arrivaient en hâte par la nef centrale.

Les fanatiques n'attendirent pas leur charge.

Ils s'enfuirent par-dessus les bancs, les stalles, poursuivis par nos alliés furieux de voir à terre leur bien-aimé capitaine.

Il y eut une ou deux minutes d'effarements, des bruits de pas, des coups de poignard, des plaintes sourdes, des fracas de crosses de mousquets tombant sur les dalles de marbre.

Parmi les émeutiers, quelques-uns furent tués, mais le plus grand nombre jetèrent leurs armes et furent arrêtés sur l'ordre de Lord Grey.

En même temps, une forte garde fut placée aux portes, pour s'opposer à toute nouvelle explosion de la rage sectaire.

Lorsqu'enfin la cathédrale fut vide et l'ordre rétabli, nous pûmes à loisir regarder autour de nous et nous rendre compte de ce que nous avions souffert.

Dans toutes mes pérégrinations, dans les nombreuses guerres auxquelles j'ai pris part, à côté desquelles cette affaire de Monmouth ne fut qu'une simple escarmouche, je ne vis jamais scène plus étrange ou plus émouvante.