Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/84

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et votre bonne mine, surtout avec la marque professionnelle qu'elle porte, n'est guère de celles qui échappent à l'attention.

-Supposons que ce soit bien moi... Et après? demanda l'homme d'un ton rébarbatif.

-Il n'y a pas de «supposons», je l'affirmerais sous serment. Mais je ne le ferais pas, mon garçon. Non, lors même que je vous prendrais sur le fait. Il faut que vous le sachiez, Clarke, puisqu'il n'y a personne pour surprendre nos paroles, jadis j'étais juge de paix dans le Surrey, et notre ami ici présent fut amené devant moi, sous l'imputation de se promener à cheval un peu tard pendant la nuit et de tenir aux passants un langage un peu trop bref. Vous me comprenez. Il fut déféré aux assises, mais auparavant il s'évada, et cela lui sauva le cou. J'en suis tout à fait enchanté, et vous conviendrez avec moi qu'un aussi galant homme n'est pas fait pour danser au bout d'une corde à Tyburn.

-Et maintenant je me rappelle bien où j'ai entendu votre nom, dis-je. N'étiez-vous pas détenu dans la prison du Duc de Beaufort à Badminton et n'avez-vous pas réussi à vous évader de la vieille tour des Botelers?

-Eh bien non, gentilshommes, répondit-il en s'asseyant sur la table et balançant sans façons ses jambes, puisque vous en savez aussi long, ce serait sottise de ma part que de vouloir vous tromper. Je suis, en effet, ce même Hector Marot,