Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/95

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pièces!

Tenez, il y a quelques jours, comme je me promenais à cheval sur la grande route, je vis trois gros réjouis de fermiers qui traversaient les champs au galop, précédés d'une meute de chiens en laisse, aboyant avec entrain, tout ce monde à la poursuite d'un levraut inoffensif.

C'était dans un pays stérile et mal peuplé, sur la lisière d'Exmoor. Je me dis en conséquence que je ne pouvais mieux employer mon temps qu'à faire la chasse aux chasseurs.

Par la mort dieu! Pour une chasse, ce fut une chasse!

Mes gens partent en criant comme des enragés, les pans de leurs habits battant au vent, hurlant après les chiens et se donnant un sport matinal comme il y en a guère.

Ils ne remarquèrent pas un seul instant qu'un cavalier les suivait sans faire d'embarras, et sans faire des: Tayaut! ni des: Arrête! et prenait autant de plaisir à la chasse que le plus braillard d'entre eux.

Il ne manquait plus qu'une escorte de gardes ruraux à mes talons pour compléter ce beau chapelet que nous formions, comme à une partie d'attrape-qui-pourra, jouée par des gamins sur la pelouse du village.

-Et qu'en advint-il? demandai-je, car notre nouvel ami riait tout seul.

-Et bien, mes trois, gaillards forcèrent leur lièvre et tirèrent leurs flacons, en gens qui ont