Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/96

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bien travaillé. Ils étaient encore à piétiner le levraut forcé. Ils riaient. L'un d'eux avait mis pied à terre pour lui couper les oreilles comme trophée de chasse, quand j'arrivai au petit galop.

-Bonjour, messieurs, dis-je, nous nous sommes bien amusés?

Ils me regardèrent avec effarement, je vous en réponds, et l'un d'eux me demanda que diable avais-je et comment je prenais la liberté de me mêler à un divertissement privé.

-Non, dis-je, ce n'était pas votre lièvre que je chassais.

-Quoi donc alors, monsieur l'inconnu?

-Eh bien, par la Vierge, c'était vous, répondis-je, et voilà bien des années que je n'ai mené une aussi belle chasse à courre.

Sur ces mots, je chargeai mes instruments de persuasion, et je m'expliquai en peu de mots fort clairement, et je vous réponds que vous auriez ri de voir leurs figures pendant qu'ils tiraient de leurs poches leurs bourses de cuir bien pansues.

Mon butin de ce matin-là se monta à soixante-dix livres, ce qui valait mieux que des oreilles de lièvre comme prix d'une promenade à cheval.

-Est-ce qu'ils n'ont pas lancé tout le pays à votre poursuite? demandai-je.

-Oh! mais quand Alice la Brune a la bride sur le cou, elle va plus vite que les nouvelles. Les rumeurs mettent peu de temps à se répandre,