Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

par l'état des routes que par le fait de l'ennemi, nos chevaux étaient crevés inertes.

-Les chevaux sont fourbus, dit le capitaine en chef.

-Qu'on les laisse en arrière! crie-t-il.

Et je parie qu'il aurait poussé jusqu'à Prague avec son état-major, si on l'avait laissé faire. Après cela, nous lui donnâmes comme surnom Général Laisse-en-arrière.»

-Un brillant commandant, oh! oui, s'écria Sir Gervas, j'aurais aimé servir sous lui.

-Oui, et il avait une façon de former ces recrues qui n'aurait guère été du goût de nos bons amis d'ici dans l'Ouest, dit Saxon. Je me rappelle qu'après Salzbourg, quand nous eûmes pris le château ou la forteresse de ce nom, nous fûmes renforcés d'environ quatre mille hommes d'infanterie qui n'avaient point été dressés. Comme ils approchaient de nos lignes, en agitant les mains, en sonnant du clairon, le vieux Maréchal Laisse-en-arrière» déchargea sur eux tous les canons qui se trouvaient sur les murs, ce qui tua soixante hommes et jeta parmi le reste une grande panique.

-Il faut que ces coquins apprennent tôt ou tard à tenir bon sous le feu, dit-il. Ils peuvent bien commencer tout de suite leur éducation.

-C'était un rude maître d'école, fis-je remarquer. Il aurait pu laisser à l'ennemi partie de cet enseignement.