Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je n’en sais absolument rien.

— Je ne trouve pas votre raisonnement très péremptoire.

— Moi non plus et c’est précisément pour cela que nous allons à Stoke Moran aujourd’hui. Je veux voir si les objections qui se présentent à mon esprit sont insurmontables, ou si elles peuvent être réfutées. Mais que diable !… »

Cette exclamation avait été arrachée à mon compagnon par la brusque ouverture de la porte, à l’apparition d’un homme de forte taille. Son costume était un singulier mélange de l’homme comme il faut et de l’agriculteur, car il portait un chapeau haut-de-forme, une longue redingote, et une paire de guêtres très hautes ; il tenait à la main un fouet de chasse. Il était si grand que son chapeau touchait le chambranle de la porte, et si large qu’il semblait remplir l’ouverture tout entière.

Sa large face, sillonnée de mille rides, hâlée par le soleil, portait l’empreinte des plus viles passions ; son regard s’arrêtait alternativement sur chacun de nous : ses yeux enfoncés, injectés de bile, et son nez crochu et émacié, le faisaient ressembler à un vieil oiseau de proie.

— Lequel de vous est Holmes ? demanda cet étrange personnage ?

— C’est moi, monsieur, mais je désirerais