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CHAPITRE XXVI

L’ICEBERG

Pendant trois semaines, le vent se maintint à l’est ou au nord-est, soufflant frais et, parfois même, presque en tempête. Le Golden Rod filait gaiement, toutes voiles dehors, de sorte que, vers la fin de la troisième semaine, Amos et Éphraïm Savage comptaient par heures le moment où ils reverraient leur pays. Pour le vieux marin, habitué à le quitter et à le retrouver, c’était une chose de peu d’importance, mais Amos, qui ne s’en était jamais éloigné jusque-là, ne pouvait contenir son impatience. Il restait pendant des heures assis à califourchon sur le beaupré, la pipe aux dents et les yeux fixés devant lui sur la ligne du ciel.

Cependant, les nuits devenaient très froides, et il advint qu’un soir, sitôt le soleil couché, le Golden Rod entra dans un de ces épais brouillards jaunes, si fréquents dans ces parages. Il devint si dense que c’est à peine si, de l’arrière, on