Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/368

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plage. On avait hissé le pavillon noir et la flamme rouge, mais aucun signal ne répondit de la côte. Craddock fouillait l’île de son regard perçant, espérant à chaque instant apercevoir un canot s’élancer du rivage, avec Sharkey assis, tenant les écoutes des petites voiles de sa baleinière, mais la nuit se passa ainsi que la journée suivante sans que les hommes qu’il traquait eussent donné le moindre signe de vie. On eût dit qu’ils s’étaient déjà embarqués.

Le matin du second jour, Craddock descendit à terre pour rechercher si Sharkey et ses compagnons étaient encore dans l’île. Ce qu’il vit ne tarda pas à le rassurer. Non loin du rivage se trouvait un « boucan » en branchages, semblable à ceux qu’on avait l’habitude de construire pour préparer les viandes, et tout autour étaient suspendues à des cordages des tranches de bœuf rôties. Le navire du pirate n’avait donc pas encore embarqué ses provisions et, par conséquent, les chasseurs se trouvaient encore dans l’île.

Pourquoi ne s’étaient-ils pas montrés ? Avaient-ils deviné que le navire qu’ils voyaient se balancer à l’ancre n’était point le leur ? Étaient-ils occupés à chasser à l’intérieur de l’île, n’attendant pas encore l’arrivée de leur navire ? Craddock hésitait entre