Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/372

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l’éclair que dura ce regard, Craddock se rendit compte qu’ils étaient accoutrés d’une manière très bizarre ; ils portaient de longs manteaux, des culottes de velours, des rubans de diverses couleurs attachés à leurs genoux : ils ressemblaient plutôt à des gens vêtus à la dernière mode qu’à des matelots.

Tout en examinant ces personnages bizarrement accoutrés, il se frappait le front de son poing fermé, se demandant s’il était réellement éveillé. Le pont lui paraissait plus sale qu’au moment où il l’avait quitté, et des visages étranges, brunis par le soleil, le regardaient de tous côtés. Il ne reconnaissait personne à l’exception de Joshua Hird. Son vaisseau avait-il été capturé pendant son absence de quelques jours ? Était-ce des compagnons de Sharkey qui l’entouraient ? À cette pensée, il se précipita furieusement essayant de regagner son canot. Mais aussitôt une douzaine de bras se posèrent sur ses épaules, le poussant jusqu’au gaillard d’arrière où s’ouvrait la porte de sa cabine.

Elle ne ressemblait en rien à celle qu’il avait quittée si peu de temps auparavant. Le parquet, le plafond, les meubles, tout lui paraissait changé. La sienne était simple et austère ; celle-ci était somptueuse,