Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/384

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ment ceux qui l’entouraient et le croyaient jusqu’alors dans l’impossibilité de fuir. Escaladant le bastingage avec le courage du désespoir, il s’était jeté à la mer et nageait de toutes ses forces !

Il avait été atteint à plusieurs endroits, mais il faut bien des balles de pistolet pour tuer un homme résolu et fort qui s’est voué à accomplir une œuvre avant de mourir. Craddock était un excellent nageur et, malgré le sillage rouge qu’il laissait dans la mer, il augmentait rapidement la distance qui le séparait des pirates.

— Donnez-moi un mousquet ! s’écria Sharkey avec un juron formidable.

C’était un excellent tireur et ses nerfs d’acier ne lui faisaient jamais défaut dans une circonstance difficile. La tête sombre apparaissait sur la crête d’une vague, puis s’enfonçait pour reparaître à nouveau ; le nageur était déjà à moitié chemin de la chaloupe. Sarkey visa longtemps avant de tirer. En entendant armer le chien du mousquet, Craddock se souleva sur la vague, en agitant les mains et, en signe d’avertissement, poussa un cri qui s’entendit de toute la baie.

Au moment où la chaloupe virait de bord, le navire pirate fit feu de toutes ses pièces.