Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/386

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fois au contraire elle se glorifiait, pourvu qu’il évitât de commettre des actes qui pussent blesser trop gravement les consciences d’ailleurs fort élastiques du xviie siècle. Quelques-uns d’entre eux étaient des gens fort religieux et on se rappelle encore comment Sawkins jeta par-dessus bord les jeux de dés avec lesquels ses partisans n’avaient pas craint de jouer un jour de sabbat ; comment Daniel fit sauter la cervelle d’un de ses compagnons devant l’autel d’une église pour réprimer son manque de respect à l’égard du saint lieu.

Cependant, un jour arriva où les flottes des Boucaniers ne se rassemblèrent plus aux îles Tortugas et où les pirates solitaires, contempteurs de toutes les lois, prirent leur place. Pourtant même chez les premiers d’entre eux il subsistait des lueurs de discipline et de contrainte morale. Les Avory, les England et les Roberts conservèrent encore quelque respect des sentiments humains. Ils étaient plus dangereux pour le navire de commerce lui-même que pour les marins qu’il avait à son bord.

À leur tour ils furent remplacés par des hommes plus féroces et plus désespérés qui déclarèrent hautement que, dans leur guerre avec la race humaine, ils ne feraient quar-