Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/43

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— Ni moi cette insulte, Sire.

— Une insulte ? Madame, vous vous oubliez.

— Non, c’est vous qui m’avez oubliée, Sire.

— Pourquoi êtes-vous ici ?

— Je voulais apprendre mon sort de vos propres lèvres, Sire. Je puis supporter d’être frappée moi-même par celui qui possède mon cœur. Mais il m’est pénible d’apprendre que mon frère a été insulté par la bouche de valets et de soldats huguenots, pour des fautes qu’il n’a pas commises et parce que sa sœur a aimé avec une trop grande ferveur.

— Ce n’est pas le moment de parler de telles choses.

— Quand pourrai-je vous voir, Sire ?

— Cette après-midi, à quatre heures, dans vos appartements.

— Alors, Sire, je n’importunerai pas plus longtemps Votre Majesté.

Et avec une de ces gracieuses révérences dont elle avait le secret, elle salua le roi et disparut dans une galerie de côté, les yeux brillants de triomphe. Sa beauté et sa hardiesse ne l’avaient encore jamais trahie, et maintenant qu’elle tenait la promesse de Louis elle ne doutait pas qu’elle ne pût reconquérir le cœur de l’homme, en dépit des protestations de la conscience du monarque.